Électrifier l’Afrique en 10 ans : le défi de la Fondation "Énergies pour l’Afrique"

 

Créée en mars 2015 sous l’impulsion de Jean-Louis Borloo, la Fondation "Énergies pour l’Afrique" a comme ambition d’électrifier l’ensemble du continent africain à l’horizon 2025.

Si l’Afrique abrite aujourd’hui 15% de la population mondiale, elle ne représente en effet que 3% de la consommation d’énergie primaire à l’échelle du globe et les deux tiers de sa population vivent toujours sans électricité. L’initiative de l’ancien ministre a donc pour enjeu de connecter 600 millions d’Africains au réseau électrique.

Dans cette optique, 200 milliards d’euros d’investissements sur les 10 années à venir seront nécessaires selon les différents experts consultés par la Fondation : il conviendrait dans un premier temps de mobiliser 50 milliards d’euros d’aide internationale afin d’amorcer la dynamique avant de laisser les investissements privés prendre le relais naturellement. Les fonds pourraient être alloués à différents projets sous l’égide d’une agence africaine de l’électrification, qui reste à créer. Jean-Louis Borloo a entamé depuis quelques mois une tournée du continent pour tenter d’impliquer les États africains dans son projet.

En cas de réussite, les retombées économiques seraient considérables. Si 90% de la population avait accès à l’électricité, la croissance annuelle du continent africain pourrait atteindre 10%, ce qui offrirait également de grandes opportunités pour le reste du monde, affirme Jean-Louis Borloo.

(Photo : Chaque année, ce sont 10 millions d’Africains de plus qui n’ont pas accès à l’énergie)

Cette croissance s’inscrirait dans un modèle durable, en rupture avec les modèles traditionnels suivis par les pays développés. L’Afrique est le continent où les énergies renouvelables coûtent le moins cher à produire dans le monde, le potentiel solaire y étant considérable. De nombreuses perspectives restent ainsi à explorer pour optimiser le potentiel énergétique du continent. La mise en service du parc photovoltaïque de Jasper début 2015 en Afrique du Sud s’inscrit par exemple dans cette dynamique. Issu du « Renewable Energy Independent Producer Programme » soutenu par le gouvernement sud-africain, le parc de Jasper constitue la plus grande installation solaire d’Afrique et peut alimenter jusqu’à 80 000 foyers en électricité. Le Maroc souhaite également se lancer dans une aventure similaire à Ouarzazate.

L’électrification du continent africain constitue donc un enjeu important, qui trouve un écho particulier dans l’actualité des prochains mois : la COP21, qui se tiendra à Paris en décembre, doit permettre aux États participants de trouver un accord pour alimenter le fonds d’aide aux pays en développement à hauteur de 100 milliards de dollars par an.

 
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