2016-05-09

A l’occasion de la 10ème édition du “Global Award for Sustainable Architecture”, qui s’est déroulée lundi 9 mai à la Cité de l’architecture et du patrimoine, cinq lauréats des quatre coins du monde se sont vus récompensés pour leur éthique d’un développement plus durable et leur démarche innovante et holistique :

  • CASE STUDIO, Patama Roonrakwit (Bangkok, Thaïlande)
  • GION ANTONI CAMINADA (Vrin, Suisse)
  • KENGO KUMA (Tokyo, Japon)
  • PATRICE DOAT (Grenoble, France)
  • EAST COAST ARCHITECTS, Derek Van Heerden & Steve Kinsler (Durban, Afrique du Sud)

Ce prix récompense notamment l’innovation et entend promouvoir des architectes ayant décidé de sortir du rang pour penser autrement leur discipline. Leurs recherches, expérimentations et avancées théoriques seront transmises dans les universités où se forment les futurs architectes et participeront au débat global, alimenté par des grandes tendances telles que la transition énergétique, l’urbanisation et la mutation écologique.

La Fondation Rexel pour le progrès énergétique a apporté son soutien à la Fondation Locus, créée en 2009 pour porter et organiser le Global Award for Sustainable Architecture, en tant qu’instrument de recherche et de transmission des savoirs sur la ville et l’architecture durables dans les champs écologiques, sociaux, économiques et culturels.

A cette occasion, Pascale Giet, Vice-Présidente de la Fondation Rexel pour le progrès énergétique, a indiqué : «Tout comme le Global Award vise à renforcer l’influence de pionniers innovants dans le domaine de l’architecture durable, la Fondation Rexel attache beaucoup d’importance à soutenir les projets d’innovation sociale pour construire un avenir énergétique plus durable. Nous sommes donc très heureux de soutenir la Fondation Locus et le Global Award for Sustainable Architecture, et souhaitons œuvrer collectivement pour rénover les bâtiments et les villes avec des systèmes énergétiquement efficaces et bas carbone, lutter contre la précarité énergétique, et revisiter les usages tout en améliorant le confort. »

Jana Revedin, architecte PhD, professeur d’architecture et fondatrice du Global Award for Sustainable Architecture a ajouté : «  Je me réjouis du soutien de la Fondation Rexel. La ville et l’architecture durable doivent intégrer le progrès énergétique tant à titre environnemental et économique que social. Les cinq lauréats récompensés aujourd’hui font figure d’exemple à titre divers pour leur engagement et leur travail pour rendre la ville et les bâtiments plus durables ».

AU SUJET DES LAUREATS

Patama Roonrakwit se consacre avec case à l’auto-développement des quartiers informels, en Thaïlande et dans les pays voisins : Viêt-Nam, Cambodge, Laos. Elle opère en disséminant des pratiques, patiemment conçues sur le terrain, patiemment acclimatées. C’est une méthode radicante qui s’appuie sur le temps plutôt qu’une méthode radicale qui confond rapidité et efficacité.

Gion Antoni Caminada élabore depuis 30 ans, dans son canton suisse des Grisons, une architecture des communautés rurales, dans l’écoute savante et patiente des villages – leur forme, leur culture, leur vicinalité, leur micro-géographie – dans le respect du temps qu’elles prennent à décider de leurs besoins… On peut donc construire en Europe des équipements d’un haut niveau de civilisation, sans abandonner des matériaux nobles aux mises en œuvre lentes, et sur des programmes mûris par la réflexion collective.

Les architectes d’East Coast Architects travaillent aussi dans le monde rural. En Afrique du Sud, il se désertifie et le phénomène forme, avec son revers de la ville précaire, un seul et même enjeu. Il est urgent de freiner un exode rural insoutenable à terme mais pour cela il n’y a pas de « voie d’urgence ». East Coast Architects poursuit ce dessein de long terme en construisant des Écoles qui font école par elles-mêmes, en leur construction, leur gestion de l’eau, de l’énergie, par l’organisation de la vie collective… Elles sont des microcosmes où les jeunes se forment par immersion dans l‘expérience.

Au Japon, Kengo Kuma est l’homme de l’art qui a su moderniser les traditions constructives des charpentiers, imaginer son industrialisation afin qu’elles restent présentes au xxıe siècle, sans abandonner leur extraordinaire flexibilité modulaire. Ce travail patient et continu d’innovation a été mené en étroite association avec les artisans japonais, du bois, de la terre, du papier, en même temps qu’en considération des contingences de l‘économie contemporaine.

Patrice Doat est une figure majeure du débat écologique, tant pour avoir co-fondé le laboratoire CRAterre, que, sous l’appellation Cultures Constructives, élaboré une pédagogie et une théorie du processus – où l’architecture n’est pas produit mais une étape dans le continuum parle quel l‘homme façonne habitat, ville, milieu. Patrice Doat a fondé aussi les Grands Ateliers de l’Isle d’Abeau, où il enseigne à des étudiants de toute l’Europe que la conception est à la fois une technique, une science, un processus de recherche et une « joyeuse invention ».

 
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